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23h15, 23h15, il est vraiment tard. On a dû rouler plus longtemps que je ne le pensais. Je suis où. Et qui sont-ils. Ils savent qui est Pierre. Et il y a au moins une peut être deux femmes avec eux. Il y a un courant d’air dans la pièce, je commence à voir froid. Je peux à peine bouger mes chevilles et mes épaules recommencent à me lancer.
– Lucie, je vous demande toute votre attention. Vous m’entendez? Vous pouvez nous répondre librement, je vous demande cependant de respecter notre statut.
– Oui.
– Lucie, par cette assemblée réunie ce soir, je vous signifie votre mise en accusation pour défaut d’obéissance à votre Maître, non-respect des règles de la communauté, outrage et rébellion. Vous déclarez vous coupable ou innocente de ces accusations.
– Vous me demandez si j’ai fait tout cela?
– Oui c’est en effet la question.
– Aujourd’hui?
– Non, pas aujourd’hui, mais dans l’année qui vient de s’écouler.
– …
– Je vous demande une réponse?
– Je n’ai jamais fait tout cela. Pierre est là? il vous dira que c’est n’importe quoi.
– Lucie, je vous repose la question : coupable ou innocente?
– Innocente.
– Bien. Merci pour cette réponse. Nous pouvons commencer.
– Alors, … Oui le premier chef d’accusation est lié à vos activités des 21/22 et 23 octobre. Attendez, oui, c’est sur cette page. Oui, ce weekend vous êtes à Paris pour votre travail. Vous avez déclaré à Pierre ne pas pouvoir revenir sur Lorient ce weekend-là. Il me l’a confirmé. Cependant, un de nos partenaires nous a informés avoir trouvé sur la page Facebook d’une amie à vous une photo de vous dans une soirée le 22 à Chaville. Les deux photos sont sur mon bureau. Qu’avez-vous à répondre?
– …
– Prenez votre temps.
– Euh, oui, … Je n’ai pas vu revenir sur Lorient j’ai travaillé tard le vendredi et une partie du samedi. Oui j’ai accepté de voir cette amie le samedi soir. Je ne l’avais pas vu depuis longtemps.
– Nous comprenons tout à fait Lucie, répond une voix féminine sur mon côté droit. Je tourne la tête mais je ne peux pas la voir. Avez-vous tenu Pierre au courant de votre sortie ce soir-là?
– Je ne sais plus. Je pense.
– Il n’a pas trouvé de trace de ceci dans ses notes, Lucie. Continuons. Deux samedis par mois, vous vous êtes accordé avec lui pour porter la jupe ou la robe, c’est bien cela?
– …
– Lucie
– Oui. Oui
– Nous lui avons demandé, il nous a rappelé que ce samedi, vous deviez en porter une. Sur la photo je n’en vois Bostancı travesti pas.
– Je ne sais pas ce que je portais mais si ce n’est pas sur la photo je devais en porter une le matin. Il devait faire froid.
Une voix différente, une voix d’homme, elle aussi a droite, se fait entendre Lucie, Lucie, ne nous embrouillez pas. Vous n’en portiez pas. Ne faites pas semblant de ne plus vous en souvenir.
– Si vous le savez, pourquoi me le demander?
– S’il vous plaît, soyez respectueuse. Lance la première personne qui avait parlé. Merci Mélanie, délicieux ce café.
L’homme de droite reprend.
– Lucie, ce samedi de travail n’avait pas été trop dur?
– Non, pourquoi?
– Je pense que vous nous menez en bateau. Soumise peut-être à Pierre mais sans respect pour vos engagements. Pourquoi nous mentir, nous savons tout sur vous.
– Mais vous êtes qui?
– Vous voyez encore ce manque de respect caractérisé. Je pense que vous respectez plus Ludo que nous ici.
– …
– Oh Ludo, super sympa de te revoir. Vous voulez que je vous lise la suite, Lucie.
Merde, Merde. J’ai très chaud sous ce sac. Qui sont-ils? Comment ont- ils eu ce sms? Je dois bouger sur ma chaise.
Une des personnes présentent annonce :
– Oh ! Regardez là se tortiller.
Le questionnement dure, dure. Les sujets passent l’un après les autres. Ce que j’ai fait il y a plusieurs années, mes amis, mes copains, ce que j’ai fait avec Pierre. Pourquoi lui.
Ce que l’on a fait ensemble. Pourquoi et comment. Ils me reprennent, me questionnent. Reviennent sur mes précédentes réponses. Demandent des détails, plus de détails. Cela passe de l’érotique au grivois parfois.
Il fait de plus en plus chaud dans la salle, il me semble. Pendant les échanges, certains inquisiteurs et inquisiteurs viennent près de moi, me caressent, me parlent dans l’oreille. Tentateurs et tentatrices me redemandent un détail sur ma vie, Pierre mon corps et mes plaisirs. Leurs mains glissent sur mes épaules, un sein, mon cou et repousse parfois une goutte de sueur.
Enfin, à la demande de mon accusateur et après les demandes d’une personne à gauche,…, non, deux personnes à ma gauche. Il accepte de me mettre debout.
On m’aide à me relever de ma chaise.
Le changement de position ravive mes muscles endoloris qui s’étaient habitués à cette position inhabituelle. Libérée de la position assise mais toujours guidée par mes tourmenteurs, ils m’éloignent de la chaise.
Voilà, arrêtez vous Bostancı travestileri la. Alors satisfait annonce t il?
– Oui plutôt réponds une voix masculine
– Non pas tout à fait, vous aviez raison, elle ne se met pas en position d’elle-même.
Je rougis dans ce sac qui me cache le visage et ajuste ma position.
– Regardez-la se tortiller de nouveau. C’est appréciable mais un peu tard, tu es d’accord
– Mélanie, allez me chercher la numéro 4, s’il vous plaît.
Toujours retenue par les épaules, une paire de mains s’occupe de mes chevilles, les gestes sont précis.
– Allez, écartes un peu plus, encore. Allez.
Lucie, vous allez être mise à la barre. Pierre a sûrement dû vous en parler. c’est un barre d’écartement cela vous permettra de garder la position souhaitée sans que l’on est a vous le rappeler a chaque instant.
– S’il vous plaît, faites la reculer un peu. Vers le… oui là. Peux tu clipser la barre là. Parfait. Merci. Lucie maintenant nous allons vous occuper de vos poignets.
Ils sont libérés un court instant, a peine le temps de les remuer qu’ils sont fermement guidés vers l’avant puis vers le haut. Une corde sans doute.
– Vous voilà bien exposée. Mesdames, Messieurs, vous pouvez continuer.
Les questions reprennent. sans ordre précis. Un des hommes s’approche, me parle de Pierre, m’interroge sur mes relations récentes avec lui. Nos weekends et ses absences.
– Je dois vous rappeler que Lucie a été éduquée par Pierre pour ce qui est du petit trou. Elle n’avait pas connu avant et il se fait un plaisir de s’en occuper.
– Vérifions annonce une femme.
J’imagine être l’objet de leurs regards; ils se rapprochent, s’éloignent, chuchotent. ils rigolent.
– Relâches un peu la corde, … un peu plus. Oui parfait
– Penchez vous bien en avant m’ordonne une femme.
J’ avance et essaye de me pencher, la barre est retenue au sol. je peux seulement me pencher. Une main, sa main peut-être me caresse le dos et m’indique quelle position prendre. Le geste est doux mais assuré.
– Vas y tu peux l’inspecter maintenant, annonce-t-elle.
Je sens une paire de main me caresser longuement les fesses, un doigt, un pouce peut-être s’affaire sur mon anus. Elle n’est pas froide, avance lentement, presse, pousse mes chairs.
– Il a l’air petit. Un joli réceptacle tout rose. Pierre doit bien en jouir. Approfondissons notre inspection
j’entends une personne pouffer de rire.
– Attendez je veux aussi voir Travesti bostancı son visage. On ne peut pas ne pas en profiter.
– Ce n’est pas habituel comme vous le savez mais si c’est demandé par l’assemblée je peux vous l’accorder. Comme vous le savez, les masques devront être portés.
Quelques instants plus tard, je me retrouve face à une vive lumière. Le sac sur mes yeux est enlevé brusquement. Il me faut quelques minutes pour m’habituer à mon environnement. Ce que je pensais être une pièce austère est en réalité un salon, plutôt une pièce de travail semblable à celle que vous pourriez voir chez un notaire de province. Un bureau, des fauteuils et canapés. Sur ces fauteuils et canapés quelques personnes j’en compte six, il y en a peut être plus.
Entre eux passe une femme, jeune, Mélanie je suppose. Elle porte une jupe noire courte au-dessus du genou et sur son haut nu; une sorte de harnais fin en cuir brun. Il lui passe sous les seins ou est placé une boucle métallique. Elle est brune, cheveux mi-longs. Elle se déplace librement entre eux, fièrement je dirais.
Les autres personnages sont habillés mais une chose me choque: les hommes portent des masques de loups ou de chiens. En cuir, brun ou noir. Certains plats avec des oreilles, d’autres ont une sorte de groin à la place du nez. Certaines oreilles sont peintes en rouge ou noir.
L’homme qui est maintenant a coté de moi a un masque noir qui lui couvre complètement le visage.
– Mesdames, Messieurs, la voici. totalement nue pour vous.
– Qui êtes-vous? je vous connais
– ….
– Continuons si vous voulez bien.
– Remettez-lui le sac. Vous avez tous bien pu la voir.
Le noir revient, je cherche leurs regards mais ne les voient plus. Les questions reviennent. Ce que j’ai fait tel ou tel weekend. Avec qui j’ai fait du voilier il y a un an. Ce que j’ai fait durant cet été.
– Mais qu’est ce que vous voulez?
– …
Les trois coups résonnent à nouveau. Mesdames, Messieurs à cette heure avancée de la nuit je crois que nous pouvons tout d’abord féliciter Mélanie pour son excellent café
Chacun d’entre vous a pu poser les questions qu’ils souhaitaient pour se faire son opinion sur le cas présent.
Merci de la ramener dans sa cellule pendant la délibération. Lucie, nous vous rappellerons lorsque nous serons prêts. Le changement de position ravive mes muscles endoloris qui s’étaient habitués à cette position inhabituelle. Libérée mais toujours guidée fermement par mes tourmenteurs, je suis éloignée.
Je retrouve les escaliers. Je questionne mes guides. Aucune réponse. Je les entends ouvrir la porte et ils me libèrent les poignets et les chevilles. Le sac est retiré et la porte se ferme. La lumière aveuglante ne reste pas et je me retrouve dans le noir. Epuisée, je m’effondre sur le petit lit.
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